Le rôle du PSA est la liquéfaction du liquide séminal après l’éjaculation. Tous les hommes ont dans leur sperme du PSA fabriqué exclusivement par la prostate. A l’inverse, les femmes n’ont pas de PSA et les hommes à qui la prostate a été retirée n’en n’ont normalement plus. Une partie infime de ce PSA est excrété dans le sang et ce passage sanguin est proportionnel à l’activité de la prostate. Plus la prostate présente une activité inflammatoire (infection, adénome ou cancer) et plus le PSA sanguin sera élevé mais sans orientation étiologique.
La quantité de PSA dans le sang est dosée par une prise de sang. Sa valeur est indiquée par un nombre et s’exprime en nano gramme par millilitre (ng/ml).
On distingue 2 principales formes de PSA : le PSA lié et le PSA libre. Le PSA total est la somme des deux composantes du PSA (PSA lié et PSA libre).
Le PSA normal est normalement inférieur à 4 ng/ml. Mais, cette valeur seuil doit être relativisée à l’âge. Inférieur à 2,5 ng/ml avant 50 ans, sa valeur s’élève avec l’âge en même temps que la croissance normale de la prostate (inférieur à 6,5 ng/ml avant 80 ans). Il existe une relation entre la taille prostatique et la valeur du PSA. Cette valeur n’est par contre pas influencée par l’activité sexuelle. Un examen échographique de la prostate peut élever de façon transitoire le taux de PSA.
Au cours de la croissance, l’élévation du taux est rarement linéaire. On observe des oscillations en rapport avec des poussées inflammatoires du tissu prostatique. Certains médicaments employés pour le traitement d’affections bénignes de la prostate (inhibiteur 5 alpha réductase), réduisent de moitié la valeur du PSA. Il faut alors réévaluer le taux pour connaître sa valeur réelle.
Comme le dosage du PSA sanguin reflète l’activité prostatique, certaines affections inflammatoires vont augmenter de façon importante sa valeur (infection prostatique, cancer). Les symptômes associés et les examens complémentaires permettront d’orienter vers un diagnostic.
La découverte d’une valeur élevée du PSA en dehors de symptômes urinaires traduit toujours une inflammation prostatique, parmi lesquelles figurent le cancer prostatique. C’est la raison pour laquelle ce n’est pas le seul examen utilisé pour diagnostiquer un cancer de la prostate. Mais, sa rentabilité est discutable car certains cancers ont un PSA normal et certains PSA élevés ne sont pas des cancers. Seule la biopsie prostatique permet de poser le diagnostic en analysant le tissu prostatique au microscope.
Pourtant, il est possible d’améliorer la valeur diagnostique du PSA par plusieurs moyens.
– Utilisation du PSA libre. Lorsque le taux de PSA est compris entre 4 et 10, le risque de cancer augmente si le rapport entre PSA libre et total est inférieur à 20%.
– Vélocité du PSA. C’est l’augmentation du PSA au fil du temps. Plus cette augmentation est rapide et plus le risque de cancer est élevé.
– Densité du PSA. C’est le rapport du taux de PSA total sur le volume prostatique. Un taux élevé et une prostate de petite taille sont suspects.
Dans tous les cas où les résultats biologiques sont suspects, la poursuite d’examens complémentaires (échographie, IRM) est nécessaire et enfin des biopsies prostatiques sont recommandées pour un diagnostic formel. Dans le cas contraire, la poursuite de la surveillance clinique et biologique est souhaitable.
Le dépistage consiste à diagnostiquer la maladie dans une population asymptomatique et de proposer un traitement efficace pour réduire la mortalité à long terme de cette population. Le diagnostic précoce consiste à rechercher la maladie chez un patient asymptomatique et adapter les données de la science actuelle pour lui proposer un traitement personnalisé.
Le dépistage reste controversé en raison d’études contradictoires avec un bénéfice incertain. Pourtant les données de la série internationale européenne ERSPC confirment un gain de survie de 21% à 13 ans et ces chiffres sont confirmés au fil du temps.
Ces résultats ont conduit l’Association Française d’Urologie a proposé aux hommes entre 50 et 75 ans, en bonne santé ayant une survie prolongée et informé des risques de traitement en cas d’anomalie, de réaliser un dosage du PSA et un toucher rectal. En cas d’antécédents familiaux de cancer prostatique ou de facteur de risque ethnique (Afrique noire), l’âge est abaissé à 45 ans. La fréquence du dosage doit être discuté de façon individuelle en fonction des résultats et des facteurs de risque du patient. Il s’agit donc plus d’un diagnostic précoce qu’un dépistage s’appliquant à une tranche d’âge donnée.