L’intervention qui vous est proposée s’appelle HIFU ou traitement par ultrasons focalisés de haute intensité et a pour objectif de traiter un cancer de la prostate non métastatique.
Le principe du traitement est de détruire les cellules cancéreuses par effet thermique d’un faisceau d’ultrasons de haute intensité. Ces ultrasons d’énergie élevée sont émis par une sonde endo-rectale, introduite dans le rectum du patient.
Un examen bactériologique urinaire est réalisé au moins 3 jours avant l’hospitalisation. L’intervention est différée en cas d’infection urinaire. Une antibioprophylaxie est systématique.
Une consultation de pré-anesthésie est nécessaire, permettant de déterminer la prévention adaptée de la thrombose veineuse.
Une sonde endo-rectale, est introduite dans le rectum du patient. Cette sonde est recouverte d’un ballonnet contenant un liquide réfrigéré qui permet de maintenir la paroi rectale à une température constante pendant toute la durée du traitement.
Les ultrasons se focalisent à travers la paroi du rectum vers la zone à traiter. Le faisceau d’ultrasons est émis sous forme d’impulsions (ou tirs). Chaque impulsion ultrasonore détruit sélectivement une petite zone de tissu de la prostate.
Cette destruction se fait grâce à une élévation brutale de la température dans la zone traitée, provoquant une destruction définitive des tissus visés. Le nombre de tir dépend du volume de la prostate.
Le dispositif de traitement par HIFU par voie endo-rectale que nous utilisons est l’Ablatherm® EDAP-TMS, Lyon, France.
L’Ablatherm® est un appareil qui intègre plusieurs composants : un support sur lequel repose le patient pendant le traitement, un générateur d’ultrasons, un échographe intégré qui permet la localisation de la prostate par l’urologue, une tête de tir endorectale qui combine une sonde d’imagerie et le transducteur de traitement qui émet les ultrasons focalisés. Un ordinateur contrôle et dirige les tirs selon le planning de traitement établi par l’urologue. Le système arrête automatiquement les tirs si une anomalie est détectée en cours de traitement.
Le traitement se déroule sous anesthésie générale ou loco- régionale (rachianesthésie) au cours d’une hospitalisation de courte durée voir ambulatoire. Il est effectué en décubitus latéral droit (patient couché en chien de fusil). Une stricte immobilité est nécessaire pendant l’intervention, ce qui nécessite l’administration d’un sédatif.
Le chirurgien repère les limites de la prostate et définit sur l’écran de contrôle la zone qu’il souhaite traiter. La durée du traitement varie selon les caractéristiques de la prostate et du cancer, se termine par la mise en place temporaire d’une sonde à demeure. Elle permet une évacuation normale de l’urine jusqu’à ce que l’œdème régresse.
Pour réduire au maximum la durée du sondage post-traitement, une résection endoscopique à minima est réalisée immédiatement avant le traitement par ultrasons (au cours de la même anesthésie). Chez les patients porteurs de prostate de gros volume, la résection endoscopique est réalisée environ 3 mois avant le traitement par HIFU. Exceptionnellement, un traitement hormonal peut être prescrit plusieurs mois avant le traitement par l’Ablatherm® pour réduire le volume de la glande.
La sonde urinaire est généralement enlevée à partir du deuxième jour si possible mais décidée par votre urologue. Le retour à domicile est parfois possible le jour même, suivant le traitement ou après le retrait de la sonde et après vérification d’une bonne vidange de la vessie.
Des douleurs sont rares, mais un traitement antalgique ou anti inflammatoire peut vous être prescrit.
La durée de votre hospitalisation est variable, décidée par votre chirurgien en fonction des suites opératoires et de votre état général. Le retour à domicile peut quelquefois possible le jour même (ambulatoire) ou le jour suivant le traitement ou encore après le retrait de la sonde et après vérification du bon fonctionnement de la vessie par échographie post-mictionnelle.
La sonde urinaire est généralement enlevée à partir du deuxième jour après le traitement.
Il vous est recommandé de boire abondamment, d’uriner régulièrement pour laver la vessie et éviter que les urines deviennent rouges. La formation de caillots peut entraîner un blocage des urines. Il vous est aussi conseillé d’éviter tout effort ou déplacement important dans le premier mois suivant l’intervention.
Un traitement antalgique est prescrit pour une durée de quelques jours si besoin.
Les soins infirmiers à domicile comprennent l’injection quotidienne d’anti-coagulant, si une prescription en a été faite.
Pendant les deux mois qui suivent le traitement, certains patients présentent des troubles urinaires qui sont le plus souvent mineurs et régressifs (mictions fréquentes, mictions urgentes avec parfois fuites, infection urinaire sans fièvre, petits saignements et/ou élimination de débris nécrotiques dans les urines).
Des fuites urinaires (incontinence urinaire) à l’effort peuvent survenir les premières semaines après l’application du traitement. Elles s’estompent rapidement dans la plupart des cas. Leur persistance doit vous amener à consulter votre urologue.
L’application du traitement par HIFU est réalisée au travers d’une sonde introduite par l’anus dans le rectum. Il peut exister initialement quelques saignements et douleurs lors de la défécation.
Dans la majorité́ des cas, l’intervention qui vous est proposée se déroule sans complication. Cependant, tout acte chirurgical comporte un certain nombre de risques et complications décrits ci-dessous.
Certaines complications sont liées à votre état général.
Toute intervention chirurgicale nécessite une anesthésie, qu’elle soit loco-régionale ou générale, qui comporte des risques. Elles vous seront expliquées lors de la consultation pré- opératoire avec le médecin anesthésiste.
D’autres complications directement en relation avec l’intervention sont rares, mais possibles.
Les principaux risques sont l’incontinence urinaire d’effort et les rétrécissements de l’urètre prostatique : les patients qui présentent une incontinence urinaire d’effort persistante peuvent bénéficier d’un traitement spécifique. Un rétrécissement de l’urètre intraprostatique (sténose) peut survenir dans les mois qui suivent le traitement. Il peut nécessiter une intervention par voie endoscopique (urétrotomie interne) pour rétablir la perméabilité de l’urètre comprimé par la fibrose.
Cette sténose peut évoluer pendant des années.
La survenue de troubles de la fonction érectile dépend de l’âge et de la technique de traitement. La préservation d’un nerf érecteur est possible en cas de cancer unilatéral.
Fistule prostato-rectale. Une complication exceptionnelle de l’HIFU est d’engendrer une communication entre le rectum et le canal de l’urètre. Ainsi, en cas de diarrhée ou de saignement important associé à une fièvre, voire à l’émission d’urine par voie rectale ou de gaz lors de la miction, une consultation doit être prise sans tarder auprès de votre urologue. Cette complication exceptionnelle peut entraîner le décès.
Il vous est recommandé de boire abondamment, d’uriner régulièrement pour laver la vessie et éviter que les urines deviennent rouges. La formation de caillots peut entraîner un blocage des urines. Il vous est aussi conseillé d’éviter tout effort ou déplacement important dans le premier mois suivant l’intervention.
L’alitement et l’absence de mouvement des membres inférieurs favorisent la stase veineuse. Des douleurs dans une jambe, une sensation de pesanteur ou une diminution du ballotement du mollet doivent faire évoquer une phlébite. Il est donc nécessaire de consulter un médecin en urgence. Afin d’éviter la survenue d’une phlébite, il est conseillé de suivre les recommandations.
Toute fièvre post opératoire (> 38°) doit conduire à une consultation auprès de votre médecin ou de votre urologue, pour vérifier en particulier l’absence d’infection urinaire par une analyse d’urine (ECBU).
Les troubles urinaires après HIFU sont le plus souvent modérés et régressifs ; ils peuvent être ressentis pendant les deux mois qui suivent le traitement (mictions fréquentes, urgentes avec parfois fuites urinaires, infection urinaire sans fièvre, saignements urinaires ou élimination de débris dans les urines). S’ils s’aggravent ou persistent de façon prolongée, ils doivent faire envisager une consultation médicale pour éliminer la possibilité d’une infection ou d’une rétention urinaire.
Des difficultés à uriner immédiatement après l’intervention peuvent être secondaires à un gonflement (œdème) de la prostate. Elles peuvent être plus importantes s’il n’y a pas eu d’intervention de résection trans-urétrale de la prostate ou d’incision cervico-prostatique associée ou préalable à l’application des ultra- sons. Des difficultés mictionnelles peuvent aussi survenir dans les mois qui suivent le traitement et faire évoquer la survenue d’un rétrécissement de l’urètre (sténose). Ce dernier peut nécessiter une intervention par voie endoscopique (urétrotomie interne) pour rétablir le calibre de l’urètre.
Il est possible que vous ayez des difficultés d’érection pendant les premières semaines ou définitivement selon les modalités de votre traitement. L’intensité des troubles de l’érection dépend de l’âge, de la qualité des érections avant traitement et de la technique de traitement. Il est important d’en référer à votre urologue.
Ce traitement reste réservé à des formes localisées et d’agressivité modérée